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L’OMSA actualise les normes relatives aux équidés afin de réduire les obstacles aux déplacements internationaux des chevaux de compétition

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Élaborées en collaboration avec les Membres et les experts de la filière équine, trois normes sont actualisées pour lutter contre les menaces de maladies et répondre aux besoins pratiques des concours hippiques internationaux. 

Les chevaux de sport et de compétition sont des voyageurs internationaux chevronnés, qui vont d’une compétition à l’autre dans le monde entier. Toutefois, lorsqu’ils sont en transit, nombre d’entre eux peuvent se retrouver bloqués à la frontière. Les normes internationales visent à protéger la santé des chevaux de sport ainsi que celle des populations équines des pays contre la transmission de maladies par-delà les frontières. Les contrôles aux frontières sont susceptibles d’empêcher les chevaux de sport d’arriver à temps à leurs compétitions. Les vétérinaires et les agents des douanes s’efforcent de trouver une approche adaptée, soucieux de respecter les normes qui réduisent les risques de maladie, et de tenir compte des besoins pratiques des sports équestres internationaux.  

Saisissant cette occasion de soutenir ses Membres, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) s’est associée à la filière équine, afin de trouver de nouvelles solutions et d’assurer la sécurité et le déplacement en toute sérénité des chevaux de course et de sport. L’OMSA travaille avec la Confédération internationale des sports hippiques (IHSC) depuis 2017 dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). L’OMSA et l’IHSC partagent tous deux des objectifs clairs visant à améliorer la santé et le bien-être des chevaux, à savoir, atténuer le risque de propagation mondiale des maladies infectieuses équines et minimiser les restrictions de déplacements des chevaux de compétition. Cette collaboration a permis d’obtenir de nombreux résultats notables, dont un grand nombre d’activités qui ont permis d’actualiser trois normes de santé animale, portant notamment sur la grippe équine, la métrite contagieuse équine et la piroplasmose équine, qui ont été présentées pour adoption lors de la 90ème Session générale de l’OMSA.  

Les normes internationales de l’OMSA reposent sur des données scientifiques, et la filière équine a accepté de contribuer financièrement à l’amélioration globale de la qualité et de la précision des normes relatives aux chevaux. Il s’agit notamment de financer la recherche scientifique sur les maladies des chevaux affectant les échanges commerciaux internationaux. Par exemple, dans le cadre d’une étude financée par le partenariat IHSC-OMSA, un laboratoire de référence de l’OMSA a procédé à une évaluation des protocoles de vaccination des chevaux contre la grippe équine avant les déplacements internationaux. La filière équine dispose de nombreux programmes de vaccination contre ce virus, et cette évaluation visait à harmoniser les programmes actuels de vaccination contre la grippe équine sur la base de preuves scientifiques. Cela permet de protéger les chevaux transportés et d’éviter des périodes d’attente injustifiées à leur arrivée à destination. Au cours de cette évaluation, on a même pu constater que l’esprit de collaboration s’étendait jusqu’au niveau local. Des vétérinaires équins privés ont collecté et envoyé les échantillons nécessaires à la recherche et ont travaillé avec un laboratoire de recherche public. Sur la base des résultats de cette étude, le protocole de vaccination pour les déplacements internationaux de chevaux a été actualisé dans la norme relative à la grippe équine.  

La filière équine privée partout dans le monde a également bénéficié de ce partenariat, puisque l’OMSA a fait bénéficier l’IHSC de son expertise en tant qu’autorité internationale en matière de santé animale pour élaborer avec elle des outils répondant aux besoins pratiques des sports équestres. En associant des experts en maladies animales et en sports équestres, l’IHSC et l’OMSA ont mis au point deux outils destinés à faciliter les déplacements internationaux des chevaux de compétition, en s’appuyant sur les concepts de zonage et de compartimentation. Le premier, le Cadre « Chevaux de haute performance à statut sanitaire élevé » (HHP), harmonise les exigences en matière d’importation et simplifie le processus de certification pour les déplacements temporaires de chevaux. Pour le second, il s’agit de lignes directrices destinées à aider les Membres à établir des Zones indemnes de maladies des équidés (EDFZ). Cette approche axée sur les risques peut être mise en œuvre par les Membres lorsqu’ils planifient une compétition internationale de sport équestre. L’établissement d’une zone indemne de maladies des équidés permet d’atténuer à l’avance les risques de maladies dans la zone, et les chevaux peuvent entrer dans la zone et en sortir en toute sécurité, sans que leur état sanitaire ne soit compromis. Cela permet d’alléger la charge de travail des agents des douanes et des personnels vétérinaires lors des déplacements internationaux de chevaux. 

Le PPP s’est en outre penché sur les déplacements temporaires de chevaux au niveau régional. Une série de réunions conjointes OMSA-IHSC ont été organisées entre 2017 et 2019, impliquant des parties prenantes telles que les autorités vétérinaires, les autorités douanières, les représentants du secteur vétérinaire privé et la filière équine. Ces experts ont pu discuter des obstacles à l’entrée et à la sortie des chevaux de compétition aux frontières, et élaborer des plans d’action pour surmonter les difficultés propres à leurs régions et aux contextes de chaque pays. Ces activités ont permis d’actualiser d’autres normes, notamment celles relatives à la métrite contagieuse équine et à la piroplasmose équine. 

Mais les effets positifs de ce PPP ne s’arrêtent pas là. Ces ateliers ont également permis de créer des réseaux entre les fonctions publiques et privées au niveau régional, ce qui a abouti à d’autres collaborations contribuant à résoudre les défis régionaux à venir. En 2020, un foyer de peste équine a été signalé pour la première fois en Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande, qui en a informé le Système mondial d’information zoosanitaire (WAHIS). Réagissant rapidement, l’OMSA et l’IHSC ont apporté un soutien ciblé en créant du matériel de communication dédié et en organisant une série de séminaires en ligne. Le PPP a permis de développer et de renforcer les capacités des vétérinaires et de la filière équine locale qui s’efforcent de contrôler et d’éradiquer la maladie. En outre, tout au long de l’épidémie, l’OMSA et l’IHSC ont collaboré pour renforcer les capacités des laboratoires de la région en promouvant et en finançant des tests de compétence, ce qui a permis de s’assurer que les différents laboratoires respectaient les normes, et que le personnel et l’équipement étaient capables de traiter et d’analyser correctement les échantillons prélevés pour lutter contre la maladie. Depuis l’apparition de l’épidémie, et en partie grâce à la collaboration fructueuse entre la filière équine, le secteur public de la santé vétérinaire et la Thaïlande, cette dernière a retrouvé son statut officiel de pays indemne de peste équine depuis mars 2022. 

Le partenariat public-privé entre l’OMSA et l’IHSC a été riche en résultats bénéfiques pour toutes les parties, et a eu des effets positifs en cascade au niveau des autorités vétérinaires, des Membres et de la filière équine privée au plan national. Lorsque différents secteurs unissent leurs forces dans le but commun d’améliorer la santé animale à l’échelle mondiale, les résultats sont indiscutables. L’OMSA s’appuie sur ces partenariats, sachant que nos activités ne peuvent fonctionner et évoluer sans un échange continu d’informations et de ressources. Grâce à la science, l’OMSA et ses partenaires ont pu actualiser les normes internationales afin de garantir la sécurité et la santé des chevaux de compétition et de veiller à améliorer les contrôles aux frontières, à les rendre plus efficaces et à les soumettre à des approches scientifiques. Ce modèle est prometteur quant à de futurs partenariats, et permettra à l’OMSA de renforcer ses liens avec les parties prenantes du secteur privé sur d’autres défis majeurs en matière de santé et de bien-être des animaux. Car la santé animale ne doit pas être l’affaire d’un seul secteur. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons garantir à tous une meilleure santé pour les années à avenir.