Réflexions d’anniversaire

Réflexions d’anniversaire

Un siècle en faveur de la santé

et du bien-être animal

Les animaux sont une part essentielle de nos vies et de notre prospérité depuis que les humains peuplent la Terre. Qu’ils nous assistent dans nos tâches, fournissent nourriture et ressources, ou qu’ils soient nos fidèles compagnons, leur santé et leur bien-être sont intimement liés au nôtre. Parce que nous partageons un lien spécial avec les animaux, il est de notre responsabilité de veiller à leur santé et à leur bien-être.

L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a été créée il y a 100 ans dans ce but précis. De l’établissement de normes à l’amplification de la voix du personnel vétérinaire dans l’agenda mondial de la santé, réfléchissons à notre parcours : un siècle en faveur de la santé et du bien-être animal.

© WOAH/Binayok Sharma

Dr Monique Éloit

Directrice générale de l’OMSA

Défendre la santé et le bien-être animal dans les discussions mondiales

« En 1924, les nations ont reconnu l’importance de s’unir derrière une mission commune : stopper la propagation de maladies telles que la peste bovine. Un siècle plus tard, en 2024, le même niveau de collaboration et de solidarité est essentiel pour relever les défis d’aujourd’hui. Que ce soit en répondant aux événements météorologiques extrêmes, en faisant face à la menace de la résistance aux antimicrobiens ou en se préparant aux pandémies, ces défis exigent une approche collective et multisectorielle. Alors que l’OMSA entame son deuxième siècle, nous sommes plus que jamais engagés dans les efforts mondiaux pour Une seule santé, en utilisant notre engagement envers la santé et le bien-être animal comme fondement pour créer un avenir plus durable.  »

Notre parcours

Contrôler la propagation des maladies animales

1920. Des zébus commerciaux en provenance d’Inde ont transité par la Belgique en direction du Brésil, déclenchant une épidémie inattendue de peste bovine, la maladie bovine la plus meurtrière de l’histoire. Pour discuter des dynamiques et des impacts étendus de cette épidémie, la France a organisé une conférence internationale en 1921 qui a conduit à la création de l’Office international des épizooties (OIE, actuellement OMSA) trois ans plus tard.

© WOAH/Khai Jeng Tan

2011. La peste bovine a été déclarée éradiquée dans le monde. La maladie existait au moins depuis le 4e siècle, avec un taux de mortalité de 100 % dans les troupeaux vulnérables. Les conséquences dévastatrices de cette maladie sur les vies animales et les moyens de subsistance humains au fil des siècles sont innombrables. Grâce à des efforts mondiaux et coordonnés, la peste bovine est aujourd’hui la seule maladie à avoir été éradiquée, aux côtés de la variole chez les humains.

© WOAH/University Agricultural

En collaboration avec d’autres parties prenantes, l’OMSA s’efforce de reproduire ce succès pour d’autres maladies animales transfrontalières importantes qui continuent de se propager dans le monde, ayant un impact sur les économies et les moyens de subsistance. Parce que les maladies n’ont pas de frontières, le partage d’informations sur les épidémies entre les pays le plus tôt possible peut également faire une énorme différence dans le contrôle d’une maladie. Pour garantir que les informations sur la santé animale soient accessibles en temps opportun, l’une des missions historiques essentielles de l’OMSA est la publication d’informations sanitaires notifiées par les pays. À cette fin, l’OMSA a créé un système de données qui a évolué au fil du temps, passant des télégrammes à la plateforme en ligne connue aujourd’hui sous le nom de Système mondial d’information zoosanitaire (WAHIS). Depuis son lancement en 2005, le WAHIS a diffusé près de 5 000 notifications permettant aux pays d’identifier rapidement les menaces pour la santé animale et humaine, tout en mettant en œuvre des mesures de contrôle opportunes.

© Animal pensant

Pour soutenir le contrôle des maladies et éventuellement leur éradication, tout en améliorant la santé et le bien-être animal, une autre mission historique essentielle de l’OMSA est l’établissement de normes internationales. Elles garantissent un commerce sûr des animaux et des produits animaux. En adoptant un ensemble commun de normes pour la première fois en 1968 et en les mettant régulièrement à jour pour tenir compte des progrès réalisés dans les sciences et technologies, les pays ont commencé à poser les bases d’une gouvernance mondiale de la santé animale.

© WOAH/Francisca Costa Freitas Martins

Faire évoluer le programme de santé animal

Le monde animal ne se limite pas à la production et aux animaux terrestres. Les animaux aquatiques et la faune jouent également un rôle crucial dans le maintien des moyens de subsistance humains et d’un environnement sain. 800 millions de personnes dépendent de la pêche artisanale et de l’aquaculture pour vivre. La faune est essentielle pour maintenir l’équilibre des écosystèmes. La perte de biodiversité peut entraîner des effets en cascade dans l’environnement, impactant d’autres sphères telles que la santé humaine.

À la fin des années 1960, l’OMSA a commencé à étendre ses activités pour inclure les animaux aquatiques, et continue à faire d’importants progrès dans l’intégration de la faune à ce jour. En réunissant les gouvernements, l’industrie et les experts, l’Organisation développe des stratégies mondiales axées sur des thématiques transversales comme celles-ci.

© WOAH/ Chad Ryan Mallari

animal health anniversary - a veterinarian taking care of animals

Une stratégie mondiale a également été développée pour améliorer le bien-être animal dans le monde entier, reconnaissant les bénéfices mutuels entre la santé et le bien-être animal. Lorsque les animaux sont traités correctement, ils sont plus productifs et moins susceptibles de contracter des maladies. La prise en compte du bien-être animal est un élément essentiel pour la construction de systèmes de production alimentaire durables. À la demande des pays, le bien-être animal a été intégré au mandat de l’OMSA au début des années 2000. Parce que les normes seules ne suffisent pas à faire progresser ce sujet, l’Organisation s’efforce de faire comprendre que les politiques favorisant le bien-être animal sont un atout mondial pour la santé animale et humaine, mais aussi pour l’économie et l’environnement.

© EC-WOAH

Soutenir les humains derrière la santé animale

La santé animale repose sur un système soutenu par les humains. Qu’ils soient vétérinaires, auxiliaires vétérinaires, agents communautaires de santé animale, chercheurs, analystes de données, employés de laboratoire ou membres des autorités vétérinaires, tous jouent un rôle essentiel dans le système de santé mondial. Pourtant, leur contribution au maintien de la santé animale et humaine, de la sécurité alimentaire et de l’équilibre des écosystèmes reste sous-estimée.

Par conséquent, le personnel vétérinaire est confronté à des défis en termes de compétences et de ressources. Pour y faire face, l’OMSA a développé dans les années 2000 des programmes d’évaluation, de renforcement des capacités et de partenariat qui se poursuivent encore aujourd’hui.

© Jesse Bonwitt

L’OMSA reconnaît également que l’égalité des genres contribue à l’amélioration du personnel vétérinaire. Elle apporte des perspectives et des talents divers sur le terrain, permettant un meilleur accès aux services vétérinaires. Pourtant, des études suggèrent qu’il reste un long chemin à parcourir pour permettre l’autonomisation des femmes dans le secteur de la santé animale. Pour mieux comprendre l’impact du genre sur le travail de l’Organisation, un groupe de travail sur cette question a été créé en 2021. Il a déjà mené des évaluations des services vétérinaires du point de vue du genre.

© WOAH/Fatemeh Jalal

Répondre aux grands défis mondiaux

Dans notre monde interconnecté, les maladies qui surgissent dans une partie du globe peuvent rapidement se propager et provoquer des pandémies telles que la Covid-19. Les humains, les animaux et les écosystèmes sont intrinsèquement liés de telle sorte que ce qui affecte l’un, affecte les autres. Pour répondre aux grands défis mondiaux tels que les maladies zoonotiques, l’épuisement des ressources naturelles ou la sécurité alimentaire, travailler ensemble depuis différents domaines est notre seule chance.

Pour cette raison, l’OMSA est devenue la voix de la santé animale et du personnel vétérinaire dans les discussions mondiales sur la santé unique, travaillant en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ensemble, ces organisations forment la Quadripartite.

© WOAH/Sophie Muset

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est un autre exemple de défi lié à l’initiative « Une seule santé », qui doit être abordé de manière intersectorielle et coordonnée. Elle menace l’efficacité des médicaments antimicrobiens, tels que les antibiotiques. La découverte de la pénicilline par Alexander Fleming a marqué le début de la médecine moderne en 1928 et a ouvert la voie à de meilleures conditions de vie humaine et animale. Mais aujourd’hui, la propagation incontrôlée de la RAM pourrait laisser l’humanité une fois de plus sans défense face aux infections et aux maladies. Avec ses partenaires et ses membres, l’OMSA développe une réponse internationale à la RAM.

© WOAH/Davgadorj Yadamsuran

L’OMSA aujourd’hui

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Membres

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Centres de référence

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Représentations régionales et sous-régionales

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Organisations partenaires

Perspectives d’avenir : la santé et le bien-être animal de demain

WOAH/ Toraj Damavandi

Après un siècle, que nous réserve l’avenir ? Intelligence artificielle, changement climatique, pollution, déséquilibre des écosystèmes, menaces biologiques… Les tendances émergentes pourraient devenir réalité demain, avec des conséquences sur les systèmes de production alimentaire, le commerce et la santé mondiale.

Pour préserver la santé et le bien-être animal sur le long terme, l’OMSA se prépare dès aujourd’hui. En juillet 2023, l’Organisation a lancé un projet de prospective participative dans le cadre de ses célébrations du 100e anniversaire. L’objectif : exploiter les méthodologies de prospective et de littératie des futurs pour nourrir une réflexion stratégique sur l’avenir.