Communiqué de presse

Répondre à la crise du COVID-19 : l’apport de la profession vétérinaire

©World Organisation for Animal Health/A.Lkhagvasuren

Dans le contexte de la pandémie actuelle, la solidarité est essentielle. À l'occasion de la Journée vétérinaire mondiale, qui se tiendra le 25 avril, l'OIE rend hommage à l'immense effort réalisé par la profession vétérinaire pour soutenir le secteur de la santé humaine, de la recherche à l'analyse biologique de prélèvements humains, en passant par la mise à disposition de ressources humaines et matérielles.


Dans le contexte de la pandémie actuelle, la solidarité est essentielle. À l’occasion de la Journée vétérinaire mondiale, qui se tiendra le 25 avril, l’OIE rend hommage à l’immense effort réalisé par la profession vétérinaire pour soutenir le secteur de la santé humaine, de la recherche à l’analyse biologique de prélèvements humains, en passant par la mise à disposition de ressources humaines et matérielles.

Paris, 24 avril 2020 – Ces trois derniers mois, la pandémie du COVID-19 a mis sous une pression considérable les services de santé publique. Jusqu’à présent, environ 200 pays ont signalé des cas humains de COVID-19 et le virus a causé des centaines de milliers de décès. Même s’il est suggéré que le virus à l’origine du COVID-19 (SARS-CoV-2) provient d’une source animale, et que quelques cas de transmission homme-animal ont été observés, la propagation actuelle se fait par des contacts entre personnes. À ce jour, il n’existe aucune preuve que les animaux jouent un rôle significatif dans la transmission de la maladie.

Cette pandémie a de multiples répercussions sur les populations et nous rappelle qu’une collaboration multisectorielle, alignée sur l’approche « Une seule santé », ainsi que le partage des expertises sont plus importants que jamais. Depuis janvier, de nombreuses connaissances sur la maladie ont pu rapidement être rassemblées. Toutefois, de nombreuses interrogations demeurent et un travail important reste à accomplir pour en savoir davantage sur l’origine de ce virus et de quelle manière il a émergé dans les populations humaines.

Les scientifiques travaillent sans relâche pour mieux comprendre ce virus et son évolution, mettre au point des interventions et renforcer la capacité de tous à répondre à cette crise de santé humaine.

Cette pandémie réaffirme la nécessité d’une collaboration « Une seule santé » durable et de long terme qui puisse prendre des formes diverses.

Au-delà de l’effort de recherche collaborative, le secteur de la santé animale et notamment les Services vétérinaires, participent de diverses façons au développement d’une réponse commune à la pandémie. Dans de nombreux pays, les vétérinaires ont montré leur engagement à soutenir le travail des autorités en charge de la santé humaine. Les laboratoires vétérinaires ont utilisé leur expérience et leur expertise ainsi que leur haute capacité pour tester des échantillons humains au regard des maladies infectieuses. Ils se sont engagés dans des activités de dépistage en analysant des échantillons humains. Ce faisant, ils ont apporté leur soutien aux capacités diagnostiques des services de santé humaine. Certaines cliniques vétérinaires font don de matériels indispensables comme des équipements de protection individuelle et des respirateurs. Les professionnels vétérinaires se portent également volontaires auprès des hôpitaux et des laboratoires lorsque la main-d’œuvre humaine est insuffisante. Dans certains pays, les épidémiologistes vétérinaires apportent leur aide à leurs homologues dans le cadre de la réponse de santé publique afin de surveiller la maladie chez les humains et de contribuer à la mise au point d’interventions de santé publique efficaces.

En plus de l’effort de gestion de crise, il ne faut pas oublier que les activités des Services vétérinaires contribuent quotidiennement à répondre à des besoins essentiels, qui sont fortement affectés dans les circonstances actuelles : la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments, ainsi que la subsistance de nombreuses familles sont intrinsèquement liées à l’état sanitaire des systèmes de production animale. Il est crucial que les Services vétérinaires puissent continuer à mettre en œuvre les multiples activités qui participent à assurer un continuum en matière d’approvisionnement d’aliments sains, ainsi qu’à maintenir la subsistance des populations. Les retombées du COVID-19 sur les économies, la santé animale et la sécurité alimentaire sont très importantes.

A travers sa mission d’élaboration de normes de bien-être et de santé animale, d’information et de renforcement des capacités, l’OIE est pleinement mobilisée pour accompagner les Services vétérinaires du monde entier dans la gestion de cette situation. L’Organisation a mis en place un mécanisme de réponse pour les aider dans plusieurs domaines de leur activité. L’OIE collabore étroitement avec l’OMS et la FAO, ses partenaires tripartites. Plusieurs groupes d’experts de l’OIE produisent des avis scientifiques indiquant des priorités de recherche, partagent des résultats sur les travaux de recherche en cours dans le secteur animal et formulent des positions scientifiques sur les implications du COVID-19 pour la santé animale et la santé publique vétérinaire. L’OIE a aussi élaboré des lignes directrices de haut niveau à destination des laboratoires vétérinaires travaillant avec les services de santé publique pour contribuer à l’analyse des prélèvements biologiques humains. Des lignes directrices explicitant les circonstances dans lesquelles l’analyse exceptionnelle de prélèvements biologiques sur les animaux pourrait être justifiée, sont en cours d’élaboration. Anticipant l’avenir, l’OIE œuvre avec son Groupe de travail sur la Faune sauvage, ses Pays membres et ses partenaires internationaux afin d’élaborer un programme de travail ambitieux qui vise à réduire et à contrôler le risque d’épisodes de transmission entre la faune sauvage, les animaux d’élevage et les humains.

La nature inédite de cette pandémie et les mystères qui entourent ce virus exigent des approches nouvelles et innovantes pour le combattre ; celles-ci ne pourront qu’être le fruit d’une collaboration intersectorielle et d’une action collective.

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