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Partager l’expertise pour repenser les efforts de prévention et de contrôle de l’influenza aviaire

Avian influenza control
La crise mondiale actuelle de grippe aviaire appelle une réponse coordonnée. La prochaine Session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) réunira des experts internationaux et des représentants des gouvernements pour discuter des défis actuels et des possibilités de lutte contre cette menace majeure.

Plus de 500 millions d’oiseaux sont morts de la grippe aviaire depuis 2005. Cette maladie aviaire mortelle a des conséquences dévastatrices sur la santé des oiseaux domestiques et sauvages, ainsi que sur la biodiversité et les moyens de subsistance. Récemment, la propagation mondiale de la grippe aviaire a suscité une inquiétude croissante, avec un nombre sans précédent de foyers atteignant de nouvelles régions géographiques, des mortalités inhabituelles chez les oiseaux sauvages, ainsi qu’un nombre croissant de cas chez les mammifères. Malgré les efforts déployés par les pays pour mettre en œuvre des mesures de surveillance, de prévention et de contrôle strictes, telles que le contrôle des mouvements, le renforcement de la biosécurité et l’abattage sanitaire, la grippe aviaire continue de susciter l’inquiétude au sein de la communauté internationale. 

Vers un changement de paradigme dans les mesures actuelles contre la grippe aviaire ?  

L’étendue et la gravité de la situation exigent l’évaluation des stratégies existantes pour contenir la maladie et soulèvent de multiples questions. Quelles sont les lacunes des stratégies actuelles de lutte contre la maladie ? Comment peut-on mieux les adapter aux différents contextes et situations ? Faut-il repenser le mode d’élevage de certaines espèces de volailles ? Comment pouvons-nous assurer une détection précoce des foyers ? Quelles options de contrôle complémentaires seraient nécessaires au niveau national et régional ? La généralisation de la vaccination des oiseaux serait-elle une solution durable ? Comment le commerce des volailles et des produits à base de volaille peut-il se dérouler en toute sécurité en présence d’une vaccination ? Comment optimiser l’allocation des ressources ?  

Pour répondre aux questions stratégiques et aux défis qui empêchent les pays de progresser vers un contrôle mondial de la maladie, l’OMSA organisera son tout premier Forum sur la santé animale consacré à ce sujet les 22 et 23 mai, dans le cadre de la 90e Session générale. Le Forum introduira le Thème technique comme fil conducteur et offrira une occasion unique de faire le point sur les stratégies passées et actuelles et d’explorer d’autres options de gestion des risques, plus adaptées à l’évolution de la situation actuelle. Il s’agira également de convenir d’alternatives appropriées, fondées sur des données scientifiques, pour la surveillance et le contrôle de la maladie, afin d’en réduire l’impact. 

L’évolution de la maladie suscite de nouvelles inquiétudes  

Ces dernières années, un éventail sans précédent et plus large de souches virales est apparu, entraînant une nouvelle évolution des virus et créant ainsi un paysage épidémiologique difficile. Historiquement, la forme la plus grave de la maladie chez les volailles, l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), se propageait principalement d’une exploitation à l’autre, tandis que l’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) circulait principalement parmi les oiseaux sauvages, restant souvent asymptomatique dans ces populations d’oiseaux. Aujourd’hui, nous observons une menace persistante d’empiétement de l’IAHP sur les oiseaux sauvages, qui peuvent transporter les virus de la maladie sur de longues distances et au-delà des frontières nationales. L’influenza aviaire s’est donc rapidement propagée à de nouvelles régions, en particulier en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où la maladie n’avait pas été détectée depuis 20 ans. Dans cette région, 10 pays ont signalé la maladie à l’OMSA. Au niveau mondial, 74 pays et territoires ont notifié des foyers d’influenza aviaire depuis octobre 2021 ; cette vaste propagation géographique ne s’inscrit pas dans un contexte historique antérieur.

Au-delà du nombre croissant de cas identifiés chez les volailles et les oiseaux sauvages ces dernières années, l’influenza aviaire est désormais signalée chez les mammifères sauvages et captifs. Des cas récents chez la loutre, le renard et le vison ont suscité des inquiétudes chez les animaux et en matière de santé publique quant au risque que les virus s’adaptent davantage aux mammifères et à ce que cela signifie pour les humains. 

Des cas humains sporadiques mais graves ont également été observés. Bien que la transmission des oiseaux aux humains soit rare et résulte d’une exposition répétée à des oiseaux infectés, le risque de pandémie demeure. 

Construire une réponse commune efficace   

La grippe aviaire constitue une menace sérieuse pour la santé mondiale, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la biodiversité. Bien que des efforts considérables aient été déployés pour prévenir et contrôler sa propagation, il reste encore beaucoup à faire. L’évolution de l’épidémiologie de la maladie au cours des deux dernières années a mis à mal l’utilisation de l’abattage sanitaire comme principale mesure de contrôle. Alors que nous recherchons des pratiques de production plus durables, nous devons explorer collectivement d’autres méthodes de contrôle de la maladie, afin de prévenir et d’atténuer la maladie et, par conséquent, d’éviter de détruire autant d’animaux alors que la sécurité alimentaire devient une question cruciale pour beaucoup.   

Ces défis stratégiques seront largement débattus lors du prochain forum sur la santé animale consacré à l’influenza aviaire. En particulier, les thèmes de la surveillance, des stratégies de contrôle des maladies, des moyens de garantir un commerce international sûr et équitable des volailles et de leurs produits et de la coordination régionale et mondiale seront débattus.   

Ces discussions importantes aboutiront à l’élaboration de recommandations internationales et constitueront une base solide pour la refonte de la stratégie mondiale OMSA/FAO sur l’influenza aviaire hautement pathogène élaborée sous l’égide du programme GF-TADs. 

Nous devons veiller à ce que les pays puissent répondre à cette menace sanitaire majeure dans un cadre commun et à ce que leurs gouvernements soient prêts à mobiliser des ressources suffisantes pour lutter contre la grippe aviaire. Il sera essentiel de prendre des mesures appropriées pour garantir un avenir plus sûr et plus sain pour tous.  

Pour suivre les discussions, connectez-vous à notre forum sur la santé animale :  

Lundi 22 mai  

  • 9h00 – Session 1 – Renseignements sur la grippe aviaire : Surveillance et contrôle pour la détection précoce et la prévention 
  • 14h30 – Session 2 – Réponse : Stratégies de lutte contre la maladie pour une réponse rapide et la continuité des activités. Le rôle de la vaccination 
  • 15h30 – Session 3 – Résilience : Normes internationales pour faciliter la sécurité du commerce international 

Mardi 23 mai  

  • 9h00 – Session 4 – Stratégie mondiale coordonnée pour le contrôle progressif de l’influenza aviaire