Code sanitaire pour les animaux terrestres

Sommaire | Index Chapitre 1.4. Titre 1. Chapitre 1.6.

Chapitre 1.5.


Surveillance des arthropodes
vecteurs de maladies animales



Article 1.5.1.


Introduction

Les maladies transmises par des vecteurs prennent une importance économique, sanitaire et zoosanitaire croissante.

Les changements environnementaux (y compris climatiques), sociologiques et économiques peuvent modifier la distribution et les répercussions de ces maladies.

Une meilleure compréhension de la distribution et de la dynamique des populations de vecteurs est un élément clé pour évaluer et gérer les risques associés aux maladies animales et zoonotiques transmises par des vecteurs.

Le Code terrestre contient des recommandations sur la surveillance de plusieurs maladies de ce type et comporte des préconisations relatives à la surveillance zoosanitaire de portée générale.

Il est apparu nécessaire de compléter ces recommandations générales sur la surveillance par des préconisations sur la surveillance des vecteurs eux-mêmes. Le présent chapitre se rapporte exclusivement à la surveillance des vecteurs appartenant aux arthropodes.

Dans le cadre des échanges commerciaux, il faut noter qu’il n’existe pas de relation décisive entre la présence d’un ou plusieurs vecteurs et le statut sanitaire d’un pays ou d’une zone, et que l’absence apparente d’un ou plusieurs vecteurs ne suffit pas à confirmer un statut indemne de vecteurs.

La figure 1 représente un arbre de décision applicable à la surveillance des vecteurs.


Article 1.5.2.


Objectifs

L’objectif des présentes recommandations est de présenter des méthodes pour ;

  1. réunir des informations à jour sur la distribution temporo-spatiale et l’abondance des vecteurs responsables des maladies de la Liste de l’OIE ou des maladies émergentes transmises par des arthropodes ;

  2. surveiller l’évolution de la distribution temporo-spatiale et de l’abondance de ces vecteurs ;

  3. recueillir des données significatives pour étayer les appréciations de risques (et l’évaluation de la compétence des vecteurs) ainsi que la gestion des risques liés à ces maladies transmises par des vecteurs ;

  4. détecter la présence de vecteurs spécifiques ou confirmer leur absence ;

  5. comprendre les modes de pénétration des vecteurs et des agents pathogènes transportés par des vecteurs.


Article 1.5.3.


Méthodologie d’échantillonnage

  1. Plan d’échantillonnage

    1. L’objectif du programme de surveillance doit être déterminé et formulé avant de définir le plan.

    2. Des données historiques sur le vecteur ou la maladie dans le pays ou la zone considéré(e) doivent être réunies et évaluées.

    3. Le plan d’échantillonnage doit tenir compte des aspects suivants :

      1. biologie et écologie du ou des vecteurs ;

      2. présence, distribution et abondance de la ou des populations animales hôtes du ou des vecteurs ;

      3. conditions environnementales, climatiques, écologiques et topographiques significatives pour l’écologie des vecteurs ;

      4. nécessité de recourir à une appréciation de risque pour délimiter les secteurs les plus exposés au risque d’introduction d’un vecteur dont la présence est improbable.

    4. L’échantillonnage a pour objectif :

      1. d’établir la présence ou de confirmer l’absence de vecteurs dans le pays ou la zone considéré(e) ;

      2. de décrire la distribution du ou des vecteurs dans le pays ou la zone considéré(e) ;

      3. de réunir des informations complémentaires sur la densité et la variabilité temporo-spatiale des vecteurs (à court comme à long terme) ;

      4. d’assurer la détection précoce des vecteurs ou des agents pathogènes transportés par des vecteurs dans les secteurs où ces vecteurs ou agents risquent de pénétrer et de s’établir.

    5. Le plan d’échantillonnage doit être conçu de manière à obtenir des estimations appropriées pour les indicateurs mentionnés ci-dessus. Cette étape doit prendre en compte les éléments décrits ci-après.

      1. L’approche générale recommandée pour l’échantillonnage passe par une hiérarchie à trois niveaux :

        • stratification reposant sur des critères écologiques (si possible) et sur une appréciation du risque de pénétration du ou des vecteurs ;

        • subdivision des strates en unités d’échantillonnage spatiales, et

        • établissement de sites d’échantillonnage effectifs au sein d’unités d’échantillonnage spatiales sélectionnées.

      2. S’il existe des données entomologiques, épidémiologiques et historiques pertinentes et/ou des avis d’experts, il est possible d’affiner ou de mieux cibler le plan d’échantillonnage en définissant des strates aussi homogènes que possible par rapport aux facteurs de risque connus ou suspectés ci-après, selon le pays ou la zone concerné(e)s :

        • populations domestiques ou sauvages d’animaux hôtes préférées par le vecteur ;

        • existence d’un habitat adapté au vecteur ;

        • tendances climatiques (et saisonnières) ;

        • secteurs touchés par la maladie considérée, de manière endémique et/ou épidémique ;

        • secteurs à présence vectorielle connue ;

        • zone(s) limitrophe(s) des secteurs à présence vectorielle connue ou autres secteurs à haut risque d’introduction de vecteurs tels que les ports ;

        • secteurs où la/les maladie(s) ou le/les vecteur(s) considérés n’ont pas été rapportés récemment ou par le passé ;

        • chaque strate (ou, en l’absence de stratification, l’ensemble du pays ou de la zone) doit être subdivisée en unités d’échantillonnage spatiales, conformément à des méthodologies standard telles qu’un système de grilles ;

        • le nombre et la taille des unités d’échantillonnage spatiales doivent être définis de manière à obtenir des estimations appropriées pour les indicateurs mentionnés ci-dessus ;

        • le nombre et la localisation des sites d’échantillonnage effectifs au sein de chaque unité d’échantillonnage spatiale doivent aussi être définis de manière à obtenir des estimations appropriées pour les indicateurs mentionnés ci-dessus ;

        • différents niveaux d’intensité d’échantillonnage peuvent être appliqués aux diverses strates créées pour le pays ou la zone (taille des unités d’échantillonnage spatiales, nombre d’unités échantillonnées, nombre de sites échantillonnés à l’intérieur des unités et fréquence d’échantillonnage) ; ainsi, un échantillonnage plus intensif pourrait être pratiqué dans les strates où la présence de vecteurs semble la plus probable sur la base de critères biologiques ou statistiques.

  2. Méthodes d’échantillonnage

    De nombreuses méthodes d’échantillonnage ont été développées pour la capture des arthropodes vecteurs. Elles diffèrent selon le couple maladie/vecteur considéré.

    1. Les méthodes de prélèvement utilisées doivent être adaptées aux besoins pour assurer le recueil du ou des vecteurs considérés avec un niveau de confiance raisonnable.

    2. Les méthodes utilisées doivent permettre de recueillir des spécimens des différents stades évolutifs (œufs, larves, nymphes, adultes) et des classes d’âge nécessaires selon l’espèce et les objectifs de la surveillance. Ainsi, si un vecteur est présumé absent, ces méthodes doivent cibler les stades évolutifs les plus susceptibles d’être introduits ou les plus faciles à détecter. Si le vecteur est présent, il convient de recueillir des spécimens des stades évolutifs nécessaires pour estimer les taux de survie et la dynamique des populations par rapport à la transmission de la maladie.

    3. En fonction du cycle évolutif ou du lieu de capture (dans l’environnement ou sur des animaux hôtes par exemple), différentes méthodes de prélèvement peuvent être requises pour obtenir des échantillons d’une seule espèce de vecteurs. La méthode de recueil doit être adaptée à l’espèce et au cycle évolutif concernés.

    Les méthodes de prélèvement doivent préserver le ou les vecteurs de manière à pouvoir les identifier d’après leurs caractéristiques morphologiques ou par des techniques moléculaires. Si l’objet du prélèvement consiste à détecter ou isoler un ou plusieurs agents pathogènes, il convient de suivre des protocoles spécifiques pour garantir que les prélèvements sont adaptés à cette fin.

  3. Gestion, analyse et interprétation des données

    La gestion des données et les méthodologies analytiques doivent être conformes au chapitre 1.4.

2011 ©OIE - Code sanitaire pour les animaux terrestres

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