Communiqué de presse

Préserver notre avenir en protégeant la santé de la faune sauvage

Aujourd’hui plus que jamais, la communauté sanitaire internationale est consciente de l’importance d’avoir une vision à la fois globale et prospective sur la santé de la faune sauvage, sur la biodiversité et sur leurs liens inextricables avec la santé animale et publique. 

 

Le Docteur William B. Karesh, président du Groupe de travail de l’OIE sur la faune sauvage, fait le point sur les principales activités menées par le Groupe de travail au cours de l’année écoulée.

Paris, le 22 juin 2020 – Les impacts environnementaux d’origine anthropique modifient l’équilibre délicat des écosystèmes et affectent leur santé. Les récents événements dus à la transmission entre espèces et à l’homme d’agents pathogènes d’origine animale tels que le virus responsable du SRAS et celui de la maladie d’Ebola ont été corrélés à une réglementation défaillante ou à une mauvaise gestion du commerce d’animaux sauvages ainsi qu’à la méconnaissance des risques induits par l’exposition humaine à des espèces animales faisant office de réservoirs potentiels ou d’hôtes intermédiaires. De ce fait, l’hypothèse attribuant l’origine du COVID-19 à une source sauvage met en relief l’importance de traiter les risques sanitaires à l’interface humain-animal-écosystème et de disposer de systèmes de surveillance intégrés, tout en préservant le bien-être animal et la biodiversité.

La santé de la faune sauvage en liberté ou en captivité constitue une composante fondamentale de la santé mondiale. Depuis sa création en 1994, le Groupe de travail de l’OIE sur la faune sauvage fournit à l’OIE des informations et des conseils sur ces questions. Les principales activités réalisées par le Groupe au cours de l’année écoulée son

Amélioration de la surveillance des maladies des animaux sauvages

La surveillance des maladies des animaux sauvages permet la détection précoce des menaces susceptibles d’avoir un impact sur la santé animale et humaine afin de mettre en œuvre les mesures de lutte appropriées. Pour ce faire il est indispensable de procéder à la notification rapide de toute maladie survenant chez des animaux sauvages ou domestiques. Le Groupe de travail de l’OIE sur la faune sauvage encourage régulièrement les pays à notifier les maladies affectant les animaux sauvages en utilisant la plateforme dédiée du Système mondial d’informations sanitaires de l’OIE (WAHIS–Wild).

La présence dans la faune sauvage de maladies listées par l’OIE a fait l’objet de notifications régulières au fil des ans. En revanche, depuis 2012, le nombre de notifications portant sur les maladies non listées par l’OIE tend à diminuer. Compte tenu de la menace potentielle que ces maladies représentent pour la santé animale et/ou publique, le Groupe de travail vient de reconsidérer les critères de la notification volontaire des maladies non listées par l’OIE.  Cette modification a pour but de faciliter les activités de notification et, à plus long terme, de contribuer à la collecte d’observations et à la production de connaissances sur les nouveaux agents infectieux et non infectieux présents chez les animaux sauvages. En outre, le Groupe a rédigé plus de 20 fiches techniques sur des maladies. Ces fiches contiennent des renseignements clairs et détaillés qui faciliteront la notification par les Membres de ces maladies à l’OIE.

Soutien aux stratégies de lutte contre les maladies animales mises en œuvre par l’OIE

Les maladies animales continuent de se propager dans le monde entier. Certaines d’entre elles représentent un lourd fardeau pour l’économie mondiale et risquent même de mettre en danger les chaînes d’approvisionnement alimentaire. L’OIE s’emploie à soutenir la lutte contre ces maladies animales dévastatrices à travers la mise en place de stratégies mondiales de contrôle. Si l’impact des maladies touche surtout les animaux d’élevage, l’OIE accorde une place importante à l’interface entre les animaux sauvages et le bétail au sein de ces stratégies, non seulement pour assurer l’efficacité de leur mise en œuvre mais aussi dans une perspective de préservation de la faune sauvage.

Au cours de l’année écoulée, le Groupe de travail sur la faune sauvage a contribué à renforcer les stratégies de lutte déployées contre certaines maladies à fort impact, en particulier la peste des petits ruminants, la peste porcine africaine et la rage, en formulant des recommandations sur la sensibilité de la faune sauvage à ces maladies et sur les méthodes de lutte qui peuvent y être appliquées, ce qui permet de consolider et de coordonner les interventions. 

Une approche collaborative face aux menaces sanitaires

L’actuelle pandémie de COVID-19 souligne l’importance de la collaboration intersectorielle pour faire face à ses effets dévastateurs et prévenir la survenue d’événements similaires à l’avenir. L’OIE est persuadée de l’utilité de mobiliser des partenariats synergiques pour la réalisation d’objectifs communs.

Dans cette optique, le Groupe de travail sur la faune sauvage poursuit ses activités en concertation avec les organisations internationales partenaires de l’OIE qui œuvrent dans le domaine de la faune sauvage ou de la biodiversité. Le Groupe de travail a envisagé de nouveaux partenariats afin de renforcer cette approche collaborative. Ils auront pour objet d’assurer une meilleure coordination des activités à l’interface humain-animal-écosystème. Le rôle de la faune sauvage et de la conservation de la biodiversité et leur lien avec les questions sanitaires seront au cœur de ces partenariats.

Perspectives d’avenir

Aujourd’hui plus que jamais, la communauté sanitaire internationale est consciente de l’importance d’avoir une vision à la fois globale et prospective sur la santé de la faune sauvage, sur la biodiversité et sur les interactions entre les animaux sauvages, les animaux domestiques et l’homme. Le Groupe de travail sur la faune sauvage continuera à apporter à l’OIE et à ses Membres un soutien d’ordre scientifique et technique et à renforcer les activités visant à atténuer les risques de circulation des maladies et de futurs épisodes de transmission à l’interface humain-animal-écosystème.

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