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Contrôle de la rage : un modèle pour la mise en place d’une collaboration « Une seule santé »

Rabies Control

La rage, l’une des maladies les plus meurtrières que nous connaissions, continue de tuer environ 59 000 personnes chaque année, ce qui représente un coût conséquent pour la santé publique et l’économie. La prévention de la maladie à hauteur de 100 % est possible si nous adoptons une approche « Une seule santé ».

Une seule santé, zéro décès

Un secteur peut-il éliminer la rage à lui seul ? Certainement pas. La pandémie de COVID-19 et ses conséquences durables nous ont rappelé qu’un secteur ne peut à lui seul s’attaquer efficacement aux menaces zoonotiques et que la santé des animaux, la santé des humains et la santé environnementale sont intrinsèquement liées. La santé de la faune a des répercussions sur la santé humaine, c’est la santé de tous. En ce qui concerne la rage transmise par les chiens, seule une réponse intersectorielle coordonnée réduira à zéro les décès humains causés par cette maladie. C’est pourquoi cette année, le thème de la Journée mondiale contre la rage, intitulé « Une seule santé, zéro décès », a été choisi pour réaffirmer avec vigueur ce message.

Il suffit d’une morsure par un chien infecté pour contaminer une personne. Les chiens sont en effet responsables de 99 % des cas humains, par morsure ou griffure. Il est donc essentiel de limiter l’exposition humaine en combattant cette maladie à sa source animale. La vaccination des chiens à grande échelle, la responsabilisation des propriétaires de chiens, ainsi que la sensibilisation à toutes les solutions existantes constituent toutes des actions importantes de lutte contre la rage. Leur succès nécessite une approche globale et holistique.

La coopération entre les professionnels de la santé humaine et de la santé animale est cruciale. Cette coopération a non seulement des retombées positives sur les conditions de vie et l’économie des communautés, mais elle pose également les bases de systèmes de santé plus robustes, capables de répondre aux menaces zoonotiques autres que la rage.

Une seule santé pour tous

L’élaboration d’une réponse coordonnée pour lutter contre la rage ouvrira la voie au contrôle d’autres maladies zoonotiques. En poursuivant notre objectif commun intitulé « Zéro décès humain dû à la rage transmise par les chiens d’ici à 2030 », nous ne concentrons pas seulement nos efforts sur le secteur de la santé animale. Des actions essentielles doivent être entreprises dans le secteur de la santé humaine, y compris dans le domaine de l’accès aux soins médicaux et aux traitements post-morsure, notamment dans les zones rurales où l’accès aux campagnes d’éducation à la santé est limité ou non existant et où 80 % des décès humains causés par la rage surviennent.

Bien que les outils pour mettre un terme à la rage transmise par les chiens existent, notamment des vaccins de haute qualité à destination des chiens et des humains, coordonner efficacement les actions de lutte et allouer des ressources suffisantes pour contrôler la maladie s’avère difficile. La rage continue de circuler dans deux tiers des pays du monde et contribue à la pauvreté des régions endémiques. Elle est toutefois rarement ciblée par les systèmes de surveillance officiels. Par conséquent, la présence de la rage et le coût économique et social qui y est lié demeurent la plupart du temps grandement sous-estimés, si bien qu’ils ne sont ensuite pas pris en compte par les législateurs et les organismes publics de financement.

L’élimination de la rage devrait être mieux placée dans l’ordre des priorités. Par ailleurs, investir dans son contrôle progressif représente une occasion de renforcer davantage les systèmes de santé, de favoriser l’équité et l’accès aux soins pour le plus grand nombre. Le cas de la rage est un exemple probant qui révèle comment l’application d’« Une seule santé » à tous les niveaux peut contribuer à construire un monde mieux préparé pour prévenir, prévoir, détecter les menaces sanitaires, y répondre, et donc améliorer la santé des humains, des animaux et des écosystèmes.

Grâce à la collaboration tripartite « Une seule santé », formée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), nous anticipons et favorisons les changements nécessaires afin d’atténuer l’impact des défis sanitaires mondiaux actuels et à venir. Dans le but d’aider les pays à faire face aux menaces sanitaires mondiales, nous lancerons très bientôt notre Plan d’action conjoint « Une seule santé ». Le cadre de ses actions repose sur l’approche « Une seule santé » dans l’optique de renforcer la collaboration, la communication, la formation et la coordination de manière égale dans tous les secteurs responsables du traitement des questions sanitaires à l’interface de la santé humaine, de la santé animale et de la santé environnementale. Il soutient notamment les activités du Forum United Against Rabies (Unis contre la rage), créé en 2020 par la FAO, l’OMS et l’OMSA. Le Forum rassemble des gouvernements, des producteurs de vaccins, des chercheurs, des ONG et des partenaires au développement dans le but d’accélérer et de mettre en œuvre une approche « Une seule santé » pour le contrôle de la rage.

L’élimination des décès humains par la rage transmise par les chiens est l’une des priorités de ce plan. Nous appelons les pays à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir une réponse « Une seule santé » coordonnée face à cette zoonose meurtrière. La rage peut encore être mortelle, mais elle est également hautement évitable. Il suffit d’un effort unifié pour s’assurer que les décès humains dus à la rage appartiennent au passé.  

En savoir plus sur la manière dont l’élimination de la rage peut être accomplie grâce à « Une seule santé » :