L’outil PVS a marqué des jalons dans le renforcement des Services vétérinaires en Bolivie

La production animale a historiquement été un pilier fondamental de l’économie bolivienne, tant au niveau commercial que domestique. Son impact s’étend à travers les diverses écorégions du pays, où plus de 1,6 million de personnes dépendent de l’élevage pour leur subsistance et leur développement économique. Dans ces environnements, les systèmes de production varient en fonction des conditions géographiques et climatiques de chaque région.
Dans ce contexte, les professionnels vétérinaires jouent un rôle crucial pour assurer la santé animale, la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes agroalimentaires. Afin de soutenir et renforcer ces efforts, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a mis en place l’outil Performance des Services Vétérinaires (PVS), un programme conçu pour évaluer et améliorer la qualité des Services vétérinaires nationaux.
Évaluation des capacités : la collaboration de la Bolivie avec l’OMSA
La Bolivie a suivi la voie proposée par l’OMSA à ses Membres en intégrant l’outil PVS dans sa planification stratégique. Depuis 2008, le pays a reçu de nombreuses missions PVS, couvrant des évaluations dans des domaines clés tels que la législation, l’éducation et les laboratoires.
L’outil PVS nous a permis d’identifier les points forts et les domaines à améliorer dans nos Services Vétérinaires. Grâce à ce programme, nous avons optimisé nos ressources, amélioré la formation du personnel technique et renforcé l’infrastructure sanitaire sur tout le territoire national.
Dr Hernan Oliver Daza, Chef de la Santé Animale au SENASAG Bolivie et Délégué de l’OMSA.
Cette collaboration continue s’est consolidée avec la mission de suivi PVS en janvier 2025, qui a non seulement évalué les progrès réalisés, mais aussi défini de nouveaux objectifs pour l’avenir. «Le soutien de l’OMSA est fondamental, mais l’engagement national est également essentiel pour créer les conditions nécessaires à la continuité de ces missions et à la mise en œuvre de leurs recommandations », ajoute le Dr Daza. Cette dernière mission a également inclus un volet spécifique sur la rage, mettant l’accent sur les aspects critiques pour l’éradication de cette maladie.
Évolution des Services vétérinaires : un aperçu depuis 2008
Se rémémorant l’état des Services Vétérinaires en Bolivie en 2008, le Dr Daza évoque un scénario difficile : «Nous étions à un tournant lorsque le gouvernement national a pris des décisions favorables pour la structure du service. La première mission PVS a été cruciale pour identifier les faiblesses et prendre des décisions stratégiques.»
L’un des principaux accomplissements a été la mise en place de mesures garantissant la durabilité de la structure sanitaire animale officielle. «Le PVS nous a fourni non seulement un diagnostic, mais aussi une méthodologie pour définir et organiser les capacités nécessaires, en établissant les orientations du développement des Services Vétérinaires », explique-t-il.
«L’outil est basé sur le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OMSA, garantissant que les recommandations ne sont pas arbitraires, mais fondées sur des critères scientifiques et techniques qui bénéficient au pays dans sa projection internationale », ajoute le Dr Daza.
Au fil des années, la Bolivie a réussi à obtenir le statut indemne de certaines maladies, ce qui a considérablement dynamisé le secteur de l’élevage. Cela a permis d’accéder à de nouveaux marchés internationaux, d’améliorer le commerce sécurisé et d’avancer dans les processus de zonage et de certification des zones indemnes par l’OMSA, des éléments clés pour le renforcement du secteur.
L’outil Performance des Services Vétérinaires (PVS)
De nature cyclique, le processus PVS de l’OMSA est un outil essentiel pour le renforcement des Services Vétérinaires nationaux. Il fournit un mécanisme robuste pour évaluer, planifier et estimer les coûts, favorisant ainsi une amélioration continue grâce à des méthodologies certifiées.
Impact des missions PVS en Bolivie
« Chacun des 45 domaines évalués par l’outil PVS a eu un impact direct sur nos services », affirme le Dr Daza. Parmi les principaux bénéfices figurent :
Amélioration de la gestion interne
Une structure efficace reconnaissant les Services Vétérinaires comme un bien public essentiel.
Renforcement des compétences techniques
Définition claire des besoins en formation du personnel public et privé.
Préparation aux urgences
Développement de systèmes de réponse rapide et de plans de contingence.
Modernisation des laboratoires
Amélioration des capacités diagnostiques et de la gestion des laboratoires.
Collaboration public-privée
Promotion d’alliances stratégiques essentielles au succès des programmes sanitaires. Exemples notables : la réponse aux événements de grippe aviaire et la création de fonds d’urgence et d’indemnisation.
Rage et vision « Une seule santé »
« Ces évaluations sont essentielles pour mesurer nos progrès et identifier de nouvelles opportunités d’amélioration », souligne le Dr Daza. La dernière mission a mis un accent particulier sur la rage, une zoonose qui représente un risque pour la santé publique en Bolivie.
La rage nous oblige à adopter une approche « Une seule santé », en encourageant la collaboration entre le secteur de la santé animale et les autorités de santé publique. Cette approche multidisciplinaire est essentielle pour obtenir des résultats durables dans la lutte contre les zoonoses”, conclut-il. Au cours de la dernière évaluation, les composantes spécifiques liées à la rage ont été analysées, ce qui a permis d’identifier les possibilités d’améliorer la coordination interinstitutionnelle, l’implication des services vétérinaires et de renforcer la réponse du pays à cette maladie.
La Bolivie illustre comment la mise en œuvre continue de l’outil PVS peut transformer les systèmes de santé animale, au bénéfice des producteurs, des communautés rurales, de l’économie nationale et de la santé publique.
1 Instituto Nacional de Estadística de Bolivia