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Atelier de formation sur la surveillance de la santé de la faune sauvage tenu au Liberia

Wildlife disease surveillance workshop Liberia

Dans des régions comme l’Afrique de l’Ouest, où une riche biodiversité côtoie les communautés et le bétail, la détection précoce des menaces pour la santé de la faune – telles que les maladies, les agents pathogènes et les substances toxiques – est essentielle pour prévenir les épidémies affectant à la fois les populations humaines et animales. Une surveillance efficace de la santé de la faune est non seulement cruciale pour la protection de la santé humaine et animale, mais aussi pour orienter les efforts de conservation de la nature et préserver les écosystèmes et les moyens de subsistance. 

Le Liberia, par exemple, a reconnu ces bénéfices potentiels pour protéger sa population et sa faune, et a accueilli un atelier de trois jours axé sur le renforcement de la surveillance de la santé de la faune sauvage. L’atelier s’est tenu à Tubmanburg, dans le comté de Bomi, au Liberia, du 8 au 10 mars 2025, et a rassemblé plus de 30 participants issus d’organisations nationales et internationales clés. L’événement, qui s’inscrit dans une initiative plus large visant à renforcer les approches « Une Seule Santé », a été organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en partenariat avec l’Autorité de Développement Forestier du Liberia (FDA), la Société pour la Conservation de la Nature au Liberia (SCNL), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Groupe de spécialistes de la santé de la faune sauvage de la CSE de l’UICN (WHSG). L’atelier s’est déroulé à l’Institut de Formation Forestière du Liberia. 

Renforcement des capacités de surveillance

Les participants représentaient diverses institutions, notamment la FDA, la SCNL, le Ministère de l’Agriculture (y compris l’Unité d’épidémiologie et le Laboratoire vétérinaire central) du Liberia, la Plateforme nationale de coordination « Une Seule Santé », l’UICN, l’OMSA, le Réseau universitaire africain Une Seule Santé (AFROHUN) et l’Université du Liberia. Des points focaux faune sauvage de l’OMSA du Ghana et du Liberia ont également partagé leur expertise, favorisant un dialogue transfrontalier et un apprentissage mutuel.

Wildlife Health Surveillance Liberia_group of animal health workers during a training

L’atelier a permis aux participants de se familiariser avec les Lignes directrices pour la surveillance des maladies, des agents pathogènes et des substances toxiques chez la faune sauvage en liberté (en anglais), publiées en septembre 2024. Ces lignes directrices visent à soutenir la mise en œuvre de programmes nationaux de surveillance de la faune et à promouvoir une compréhension commune du suivi sanitaire de la faune. Conçues par l’UICN et l’OMSA, elles visent à aider les pays à renforcer leurs systèmes de surveillance selon l’approche « Une Seule Santé ». 

L’atelier a également mis en lumière les progrès réalisés par le Liberia dans le domaine de la surveillance sanitaire de la faune sauvage. Les initiatives de coordination « Une Seule Santé » du pays et les formations déjà proposées au personnel des aires protégées ont posé les bases des efforts actuels. Les gardes forestiers libériens sont motivés à participer à une surveillance régulière de la santé de la faune, mais un besoin accru de formation et de systèmes mieux structurés a été identifié. 

« Cette initiative arrive à point nommé. Les lignes directrices vont nous aider à bâtir un système de surveillance de la santé de la faune sauvage, qui n’existe pas encore, et à améliorer nos performances dans le cadre des activités liées à l’OMSA et à la Plateforme nationale de coordination Une Seule Santé du Liberia. » 

Abednego Gbarway, Point focal faune sauvage de l’OMSA, Gestionnaire de la faune, Autorité de Développement Forestier du Liberia. 

Un effort collaboratif pour la santé de la faune

Les sessions de l’atelier ont couvert des sujets clés tels que la surveillance de la santé de la faune au Liberia et au Ghana, la cartographie des parties prenantes, les flux de travail du terrain au laboratoire, ainsi que la conception de plans de surveillance et la définition d’objectifs alignés sur les huit étapes des Lignes directrices. Une composante de terrain a permis d’explorer divers contextes environnementaux et fauniques afin d’orienter les actions à entreprendre. 

L’événement comprenait également des visites au Laboratoire vétérinaire central du Liberia et au laboratoire mobile haute technologie de l’Université du Liberia. Ces visites ont permis aux participants de mieux comprendre les capacités de diagnostic disponibles pour la surveillance sanitaire de la faune. 

En outre, une visite sur un site humide voisin a été utilisée pour concevoir un plan d’échantillonnage environnemental dans le cadre de la surveillance des virus de la grippe aviaire chez les oiseaux sauvages, fournissant une application pratique de la formation. 

Une session interactive avec le jeu ALERTE a suscité un fort engagement des participants. Développé dans le cadre du projet EBO-SURSY, le jeu ALERTE vise à mieux mobiliser les acteurs des systèmes de surveillance dans une collaboration intersectorielle et à souligner l’importance des efforts collectifs pour répondre aux problématiques de santé de la faune. 

« J’ai senti que les participants avaient une bonne compréhension du jeu ALERTE, et que cette expérience a influencé la création de plusieurs plans de surveillance des maladies lors de l’exercice de simulation. » 

Meyir Ziekah, Point focal faune sauvage de l’OMSA, Vétérinaire de zoo, Commission forestière (division de la faune), Ghana. 

Recommandations clés pour la surveillance sanitaire de la faune au Liberia

À la fin de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer la surveillance de la santé de la faune au Liberia. Parmi elles : 

  1. Élaboration de programmes de formation complets, à la fois pour le personnel de terrain et de bureau, sur la santé de la faune et les cours « Une Seule Santé », notamment la gestion pratique des échantillons. 
  2. Mise en place de systèmes nationaux de surveillance de la santé de la faune, notamment dans les aires protégées et leurs environs. 
  3. Développement d’une Stratégie nationale de surveillance de la santé de la faune pour coordonner les efforts à l’échelle nationale. 
  4. Renforcement de la collaboration avec les pays voisins de l’Union du fleuve Mano, notamment la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Sierra Leone. 
  5. Fourniture d’équipements de protection et de moyens logistiques pour les inspections sécurisées aux points de contrôle et le transport des animaux confisqués vers des sanctuaires. 
  6. Création d’une base de données nationale sur la santé de la faune et d’un système harmonisé de rapportage entre les ministères concernés. 

Cet atelier marque une avancée significative dans le renforcement des capacités du Liberia à surveiller les maladies affectant la faune sauvage. À mesure que les participants continueront à capitaliser sur les connaissances et les compétences acquises, il est clair que la collaboration intersectorielle et le soutien international seront essentiels pour assurer la santé durable de la faune dans la région.

Ce travail a été financé par le BMZ (Lignes directrices) et par l’Alliance Internationale contre les Risques Sanitaires liés au Commerce de la Faune Sauvage (Atelier). Crédit photo : Kevin Smith / UICN